Plus la planète se réchauffe, plus la neige se raréfie, et plus les Jeux Olympiques deviennent dépendants de solutions polluantes et non durables.
La légitimité des Jeux d’hiver dans le contexte du réchauffement climatique n'est normalement pas à argumenter. On comprend facilement pourquoi ces JO2030 ne seront ni durables ni soutenables.
Nous ne devons pas conforter le modèle du ski, de la neige et du tourisme d’hiver alors que les montagnes se réchauffent deux fois plus vite que l’hémisphère nord.
Il est antinomique de proposer un focus, une visibilité et donc une communication NEIGE - SKI - TOURISME d’HIVER sur les territoires de montagne puisque ces mêmes territoires doivent engager une transition et une transformation de ce modèle depuis 2011 et 2018 (rapports de la cour des comptes) puis mai 2021 (rapport avenir montagne).
Nous ne devons plus prétendre pouvoir organiser de tels évènements de manière durable alors que :
🔺 Plus de 50% des émissions proviennent de la mobilité : il n’y aura pas d’alternative propre au transport aérien d’ici à 2030, il n’y aura pas de constructions de rail et de trains d’ici à 2030 afin de remplir les trop nombres lits touristiques en montagne
🔺 Plus de 75% des lits sont classés E, F ou G dans les stations de ski.
-> Comment prétendre rénover énergiquement quand, dans le même temps, il est prévu un nombre important de lits neufs à construire ?
-> Comment prétendre rénover énergétiquement quand les niches fiscales permettent aux acheteurs de défiscaliser lors de l’achat du neuf ?
🔺 De nouvelles infrastructures sont déjà prévues alors que nous devons réduire l’artificialisation : pour rappel, le plan de la Région Auvergne Rhone Alpes est de tenter de sortir de la loi ZAN, le Grand Bornand (pressenti pour les épreuves de biathlon) à un plan de 50 millions pour transformer le village, Nice souhaite une patinoire pour 15/20 millions d’euros, et Isola 2000 prévoit des investissements de 50 millions… liste non exhaustive
🔺 Le plan Eau du Ministère de la Transition des territoires a pour objectif de réduire de 10 % les prélèvements d'eau d'ici 2030 pour une gestion résiliente de l’eau ; dans le même temps, la Région Auvergne Rhône Alpes prévoit d’augmenter le nombre de retenues d’altitude afin d’augmenter les taux de couverture en neige artificielle et donc de capter plus de sources et de torrents
Il ne s’agit pas ici de dénigrer les Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver 2030 dont les valeurs sportives sont indéniables, ni de « ski-basher » mais de se questionner sur le respect des limites planétaires, de la perte de la biodiversité, de respecter nos engagements de l’Accord de Paris. Le respect est au cœur du sport : le respect des règles, de soi-même, des autres, de l’adversaire, de l’arbitre ou des juges. Il ne s’agit pas uniquement de politesse, mais de respect profond. Qu'en est-il du respect des régles en matière de limitations des emissions, en matière de survie de l'humanité
Si les ambitions des différentes gouvernances économiques et politiques sont louables, obtenir les Jeux Olympiques 2030 les plus propres possibles, les délais sont trop courts et les adaptations, transformations nécessaires ne sont pas possibles. (lire "le Temps").
L'exigence de sobriété est-elle compatible avec l'organisation des Jeux Olympiques 2030 ? NON !
Alors que le Président de la République annonce être prêt à engager des moyens d'Etat pour répondre à cette exigence (sources "la Tribune"), dans le même temps, comme l'annonce Jean Marc Jancovici dans son post "linkedin" du 13 novembre 2023, "le pari du secteur aérien (...) de tabler sur l'hydrogène ou des carburants "durables" est un pari qui n'est pas du tout certain d'être gagné".
Les centaines de millions d’euros d’argent public prévus pour cet événement ne devraient être consacrés que pour décarboner nos modes de vies et envisager une terre habitable pour les générations futures.
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